Chapitre 5 : Seraing sans pauvreté
Seraing est la troisième ville la plus pauvre de la province et la sixième de Wallonie. Combattre la pauvreté doit être une priorité de la prochaine majorité ! La majorité socialiste avait promis que la lutte contre la pauvreté serait sa priorité numéro 1. Cela ne l’a pas été… Depuis 2018, celle-ci n’a fait qu’augmenter.
Pire, de l’argent qui devait être utilisé pour mener efficacement cette lutte a été perdu. Plusieurs millions de subsides reçus par le CPAS, notamment des subsides pour aider à payer les factures d’énergie, n’ont pas été utilisés. En 2021 et 2022, trois millions auraient pu être utilisés pour aider les Sérésiens à payer leurs factures. Ils ne l’ont pas été. Comment cela est-il possible ?
A Seraing, la pauvreté ne touche plus uniquement les plus précaires de notre société. Elle concerne de plus en plus de travailleurs et des petits indépendants qui n’arrivent plus à payer leur facture d’énergie, à rembourser leur prêt hypothécaire ou encore à louer un logement décent pour leur famille. Souvent même, c’est la sécurité alimentaire de la population qui n’est pas garantie. Les files s’allongent dans les associations qui distribuent des colis alimentaires. Avec la chasse aux chômeurs, la pauvreté gagne beaucoup de terrain et le nombre de Sérésiens qui touchent le Revenu d’Intégration Sociale a doublé… Pourtant, les investissements dans le social ne sont pas à la hauteur des besoins.
Le CPAS se retrouve quasiment sans moyens et a été très mal dirigé.Les demandes d’aide, elles, explosent. Et les travailleurs du CPAS sont surmenés. Quant aux associations de terrain, une partie est peu ou pas soutenue par la Commune. Nous avons pourtant besoin de toutes les forces pour lutter efficacement contre la pauvreté. Il faut changer de cap. Notre objectif est de lutter contre la pauvreté et non contre les pauvres. Lutter efficacement contre la pauvreté à Seraing est une de nos priorités. Et ce n’est pas l’exclusion des chômeurs décidée par le nouveau gouvernement MR-Engagés qui risque d’ améliorer la situation. En effet, ceux-ci vont se retrouver au final sur le CPAS et ce sont les Communes qui vont passer à la caisse. Cela ne va pas.
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Les plus âgés d’entre nous ont connu l’époque de “Seraing explose”, une belle fête populaire qui avait lieu à l’époque où les usines tournaient encore à plein régime dans le quartier du Molinay. Aujourd’hui, c’est la pauvreté qui explose à Seraing. En janvier 2012, il y avait 1315 Sérésiens qui touchaient le revenu d’intégration sociale. En janvier 2023, ce sont 3036 Sérésiens qui le touchent. Parmi eux, plus de 1000 jeunes de moins de 25 ans… Pour survivre, c’est le règne de la débrouille.
Mais c’est aussi celui de la solidarité. À Seraing, dans certains quartiers, la précarité d’une partie de la population saute aux yeux. Devant les grandes surfaces ou sur les places publiques, des mendiants abordent les passants. Les files devant les associations où l’on distribue des colis alimentaires sont toujours plus longues. Mais la pauvreté ne s’attaque pas qu’aux plus précarisés. Payer aisément les factures d'énergie, le logement, nourriture, vêtements, frais scolaires, factures, etc. est difficile pour toujours plus de travailleurs actifs. Suite aux mesures d’exclusion des chômeurs initiées par le gouvernement Di Rupo, le nombre d'usagers du CPAS a explosé, tout comme la pauvreté qui va avec. La pauvreté touche toutes les couches de la population. A commencer par les enfants et les plus âgés. A Seraing, un enfant sur quatre vit dans une famille où aucun des parents n’a d’emploi. Les plus âgés aussi sont frappés de plein fouet. Et en 10 ans, à Seraing, on est passé de 4 % à 10 % des plus de 65 ans qui sont bénéficiaires de la Grapa (garantie de revenu aux personnes âgées). Seraing est devenue la troisième ville la plus pauvre de la province. La pauvreté gagne clairement du terrain. Et il ne faut pas être nécessairement dans ces statistiques pour avoir du mal à payer la nourriture, les vêtements, le loyer, le gaz, l’électricité, l’eau, le téléphone et les frais scolaires…
Vivre avec un faible revenu engendre toutes sortes de problèmes. Par exemple, les personnes qui habitent un logement de piètre qualité et ont des conditions de vie médiocres présentent un risque accru de développer une maladie. Les familles qui vivent dans un logement trop exigu subissent beaucoup plus de stress et les enfants qui n’ont pas la possibilité d’étudier dans un environnement calme encourent un plus grand risque de décrochage scolaire. Les personnes qui vivent dans la pauvreté ont également plus de chance de contracter une maladie chronique comme le diabète ou une maladie cardiovasculaire. Être pauvre rend malade et être malade rend pauvre.
À la fin du Moyen Âge, les bourgeois, les nobles et les curés donnaient une explication morale des problèmes sociaux de la ville, autrement dit ceux qui en étaient victimes étaient « responsables » de ce qui leur arrivait. Les riches faisaient croire aux gens que chacun était responsable de son bonheur ou de son malheur et que la pauvreté était un péché, la conséquence d’un mode de vie oisif ou inapproprié. Malheureusement, cette approche moralisatrice refait surface aujourd’hui. Les discours de « responsabilisation » des bénéficiaires d’allocations de remplacement (chômage, RIS, GRAPA, …) ne visent qu’une chose : dédouaner les partis traditionnels et leurs politiques libérales d’austérité et faire porter la culpabilité sur les victimes de cette pauvreté galopante.
Avec l’explosion du nombre de bénéficiaires du CPAS, les pouvoirs publics n’ont pas pris la mesure de cet enjeu d’urgence sociale. Plutôt que de soutenir activement le CPAS, le CRAC (centre régional d’aide aux communes), a imposé à la Ville de vider les réserves du CPAS. En 2023, il ne reste plus que 0 € dans les réserves ordinaires et 2111,03 € dans les réserves extraordinaires. Le CPAS ne fonctionne que sous perfusion des subsides de l'État fédéral et de la dotation de la Ville. On a réduit les frais de fonctionnement et le travail social s’en trouve grandement touché.
Avoir un toit sous lequel s’abriter et se reposer, avoir un emploi qui garantit une certaine sécurité et un salaire qui permet de joindre les deux bouts, avoir accès à des soins de santé abordables et un enseignement sans classes surchargées, tout cela est essentiel si l’on veut pouvoir offrir aux gens un avenir digne. Cela implique bien entendu de prendre des mesures structurelles. La responsabilité relève d’abord du Gouvernement wallon et du Gouvernement fédéral qui sont responsables de cette situation. Mais la Ville peut également contribuer à améliorer les choses. C’est un niveau de pouvoir de proximité.
La pauvreté touche énormément d'aspects de la vie du Sérésien : pouvoir d’achat, emploi, logement, accès aux services publics, santé, enseignement et épanouissement sont des droits humains fondamentaux. Tous ces droits sont repris séparément dans différents chapitres de notre programme. L’objet de ce chapitre n’est d’abord pas de résumer toutes les mesures que nous proposons pour ces thèmes mais plutôt de cibler les solutions pour aider les personnes qui se trouvent dans une situation sociale précaire.
Ce que nous voulons
Un. Réduire la pauvreté par la création d’emplois, y compris chez les jeunes
- Nous soutenons activement la création d’emplois industriels en ciblant les friches industrielles comme des lieux de redéploiement de l’industrie.
- Nous voulons le maintien des emplois publics (tous statuts confondus) et le remplacement des départs à la pension.
- Nous voulons la création d’emplois à travers la politique de de rénovation de logements insalubres.
- Nous avons une attention particulière à la création d’emplois pour les jeunes. Il est inacceptable que 1000 jeunes de moins de 24 ans touchent le RIS à Seraing.
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Il est inacceptable que 1000 jeunes de moins de 24 ans touchent le RIS à Seraing. Plus de 10 % de la population sérésienne est au chômage depuis plus de deux ans.
L’emploi est le meilleur rempart contre la pauvreté. Nous élaborons une politique ambitieuse de création d’emplois. Celle-ci est détaillée dans le chapitre précédent et résumée comme suit:
Nous voulons la création d’emplois industriels, nous voulons le maintien des emplois publics (tous statuts confondus) et le remplacement des départs à la pension. Nous voulons la création d’emplois à travers une politique active de rénovation de logements insalubres. Nous aurons une attention particulière à la création d’emplois pour les jeunes. Nous soutenons aussi l’esprit d’initiative des jeunes qui veulent devenir indépendants.
Deux. Lutter contre la pauvreté en augmentant le pouvoir d’achat des Sérésiens
- Nous supprimons les surfacturations sur la taxe déchets.
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Comme nous l’avons expliqué dans le chapitre “Seraing sans taxes injustes”, nous supprimons les surfacturations sur la taxe déchets pour aider financièrement les Sérésiens.
Trois. Nous lançons un plan “Nourrir Seraing” qui garantit une aide alimentaire de qualité, bien organisée à tous les Sérésiens
- Nous lançons un plan “Nourrir Seraing” qui garantit à chaque sérésien le droit de se nourrir dignement.
- Nous soutenons activement les associations qui distribuent des colis alimentaires.
- Nous généralisons la reprise et la redistribution des invendus des supermarchés sur le territoire communal.
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Des milliers de familles dépendent de l’aide alimentaire à Seraing. Les files devant les centres de distribution explosent. Ces centres, d’ailleurs, sont de plus en plus nombreux. Le nombre de familles faisant appel aux associations dépendant de la banque alimentaire ne cesse d’augmenter. Malgré cette dynamique, la garantie de recevoir une aide alimentaire de qualité et bien organisée à chaque habitant n’est pas garanti. C’est pourquoi nous lançons un plan “Nourrir Seraing”. Ce plan contient cinq axes : le soutien logistique de la Ville aux associations qui distribuent l’aide alimentaire, la généralisation de la reprise et la distribution des invendus des supermarchés, l’octroi automatique de l’aide alimentaire, l’octroi d’un repas sain et gratuit par jour, en circuit court, dans les écoles communales et le soutien aux petits producteurs locaux.
Dans l’attente de mesures structurelles concrètes pour lutter contre la pauvreté, nous avons la responsabilité d’apporter une réponse aux citoyens dans le besoin avec des mesures d’urgence sociale. Nous voulons garantir à tous le droit de s’alimenter en suffisance et correctement, en facilitant l’accès aux divers services existants comme les restaurants sociaux et les associations d’aide alimentaire. Ceux-ci manquent souvent de moyens. Certains, comme les Restos du cœur, ont même dû fermer leurs portes. Pour garantir un accès à une alimentation pour tous, nous renforcerons aussi les équipes de la collecte quotidienne des invendus alimentaires et du matériel frigorifique sera acquis pour respecter la chaîne du froid. On ne peut admettre que d’un côté des personnes aient des difficultés pour se nourrir et que de l’autre il y ait un gaspillage de denrées alimentaires. Plusieurs supermarchés sérésiens donnent déjà leurs invendus. Nous voulons systématiser ce projet et avancerons vers une généralisation de la reprise et la redistribution des invendus des supermarchés.
De plus, de nombreuses personnes ne demandent pas les aides auxquelles elles pourraient prétendre par sentiment de honte, par ignorance ou toute autre raison. Nous faciliterons donc l’accès à ces aides et aux services liés de manière automatique et inconditionnelle, en nous basant aussi sur l’expertise et la vision des associations de première ligne.
De cette façon, chaque famille qui le souhaite peut avoir droit à des bons alimentaires qui lui permettront de se nourrir décemment, à un coût minimal. Et chaque association qui distribue des colis bénéficiera d’une aide et d’un soutien fort de la Commune. Cela passera par l’accès automatique et inconditionnel aux colis alimentaires pour les personnes qui en ont besoin. Et par la généralisation de la reprise et de la redistribution des invendus des supermarchés sur le territoire communal.
Nous encourageons aussi la production alimentaire à l’échelon local. Des formations afin de créer des potagers particuliers ou collectifs seront données afin de montrer le rendement et l’économie que l’on peut réaliser sur le prix des courses. Nous soutenons aussi les petits producteurs, notamment avec une analyse gratuite, sur demande, des terres des potagers.
Quatre. Des repas chauds, gratuits et sains dans les écoles
- Nous garantissons un repas chaud, gratuit et sain par jour à chaque élève de maternelle et primaire de l’enseignement communal.
- Nous encourageons à ce que ces repas favorisent autant que possible les circuits courts et la collaboration avec les producteurs locaux.
- Nous soutenons les écoles des autres réseaux qui veulent s’impliquer dans cette dynamique.
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Les enfants sont les premiers à souffrir de la pauvreté. L’école est le premier rempart dans cette lutte. On y apprend, on vit ensemble, on s’y amuse, on s’y nourrit. Souvent, la nourriture est un facteur d’inégalité. La nourriture dans les écoles devrait être gratuite, saine, de bonne qualité et provenir de circuits courts.
A Seraing, plusieurs écoles communales ont bénéficié d’un subside du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour organiser la gratuité des repas : Lize (maternelle), école du Nord, Industrie, Centre, Morchamps-Gevaert, Trixhes, Biens-Communaux, Lize (primaire), Troque, Six-Bonniers, Val Saint-Lambert, Deleval, -Boverie, Jeunesse, Radelet, Heureuse 1, Plateau, Bouleaux (maternelle), Alfred Heyne. C’est un bon pas en avant. Mais Seraing connaît 28 implantations d’écoles communales maternelles et primaires et toutes ne sont pas concernées. Malheureusement cette gratuité n’est valable que pour deux ans et ne touche que les élèves de maternelle, première et deuxième primaire.
Cette mesure doit devenir permanente et s’appliquer à toutes les écoles maternelles et primaires communales pour l’ensemble des enfants qui fréquentent ces écoles. La Fédération - Bruxelles doit garantir que les subsides soient octroyés à toutes les écoles de l’entité. Cela nécessitera bien entendu que les écoles soient financées à la hauteur de leurs besoins. En attendant, nous garantissons et améliorons, avec les moyens à notre disposition, la situation actuelle.
Nous veillerons à ce que cette gratuité soit assurée en même temps que la qualité des repas. Ceux-ci seront produits avec une alimentation bio et en circuit court. Pour cela, nous nous aiderons du tissu productif local et des cuisines de collectivités communales comme le Bois de l’Abbaye qui est à la pointe en la matière. Nous mènerons aussi une lutte efficace contre le gaspillage. Nous engagerons un membre du personnel qui sera chargé d’évaluer sur le terrain les quantités et la qualité afin d’ajuster au mieux ces repas en fonction des besoins des enfants. Cela permettra aussi de faire des économies et d’octroyer ce droit plus facilement à l’ensemble des enfants de notre commune.
Cinq. Renforcer le CPAS pour qu’il soit efficace et bien dirigé
- Les travailleurs du CPAS sont sous pression. Le CPAS doit être réorganisé, avec un organigramme clair et une place pour chaque travailleur, avec des objectifs réalisables.
- Nous voulons que les assistants sociaux aient le temps nécessaire pour assurer un accompagnement individualisé dans de bonnes conditions.
- Toute personne nécessitant une aide, habitant sur le territoire, doit pouvoir s’adresser au CPAS, se voir offrir un accompagnement basé sur la garantie des droits sociaux et fondamentaux de chacun.
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Le CPAS à Seraing vit des moments difficiles. Il y a un manque d’effectif, aussi bien au niveau des travailleurs administratifs que des travailleurs sociaux. La charge administrative est toujours plus pesante et ne permet plus un suivi social correct de l’ensemble des dossiers et un accompagnement individualisé des personnes aidées. Les travailleurs du CPAS connaissent une violence grandissante à leur égard. Une violence verbale mais parfois aussi physique. Les lieux de travail ouverts où tout le monde entend tout ne conviennent pas à un travail social qui doit être confidentiel. Les moyens du CPAS sont de plus en plus limités. Les assistants sociaux doivent faire face à une certaine « marchandisation ». Ils ont de moins en moins de temps à consacrer aux contacts humains et au suivi et doivent de plus en plus s’investir dans les tâches administratives et les contrôles. Alors que le travail social c’est avant toute chose un travail axé sur les relations avec l’humain et non avec un ordinateur. Vu l’explosion des dossiers et des demandes de RIS à Seraing, il est urgent d’embaucher des assistants sociaux supplémentaires.
Le CPAS doit aussi être dirigé correctement. Et ses subsides bien gérés. Le président du CPAS est quasiment invisible. Et les subsides sont régulièrement non utilisés. Les subsides reçus du fonds Covid et pour soutenir la cellule énergie n’ont pas été complètement utilisés alors que les besoins étaient bien présents. Pire, selon une étude du Service Public fédéral de lutte contre la pauvreté, 62 % de la somme globale a été dépensée en moyenne dans les communes. Ce chiffre est déjà interpellant. Mais à Seraing, c'est seulement 25 % du fonds Covid qui ont été dépensés. Nous avons exigé des réponses du président du CPAS. Celui-ci n’a pas donné de réponse sérieuse… En tout, plus de 2 millions d’euros ont été gaspillés. C’est tout simplement inadmissible. Et ce n’est pas de la faute des assistants sociaux.
Nous voulons que la Ville et le CPAS assument à nouveau leur responsabilité ultime et garantissent une vie digne à chaque habitant. Cela nécessite de refinancer le CPAS pour lui permettre de mener à bien une lutte efficace contre la pauvreté.
Cela ne se décidera pas nécessairement à la Ville de Seraing. Par contre, nous avons la possibilité de diriger le CPAS de Seraing avec ambition. Nous voulons que ses travailleurs soient respectés et écoutés. Tout comme ses bénéficiaires. C’est ce à quoi nous nous engageons.
Six. Soutien de la Ville aux associations de lutte contre la pauvreté
- Nous soutenons activement les associations de lutte contre la pauvreté.
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Seraing compte de nombreuses associations qui s’impliquent dans la lutte contre la pauvreté et qui ne dépendent pas de la Ville. Certaines fournissent des colis alimentaires à des milliers de Serésiens. D’autres s’occupent de fournir des vêtements. D’autres encore s’occupent de créer du lien social. Ces associations fonctionnent avec des bénévoles. Certaines reçoivent des subsides de pouvoirs publics. D’autres pas. Force est de constater que les témoignages dans ces associations sont nombreux pour s’interroger sur l’absence de soutien concret de la Ville à ce travail pourtant crucial et qui mériterait d’être porté à bout de bras. Trop souvent les autorités communales donnent l’impression qu’elles ne veulent subsidier que ce qu'elles contrôlent complètement ou partiellement. L’aide à ces associations doit être augmentée.
Sept. L’accès à l’énergie et à l’eau, un droit humain fondamental qui doit être garanti
- La cellule Energie doit être renforcée pour aider les citoyens dans les différentes démarches les aidant à consommer mieux.
- Nous refusons les coupures d’eau ou d’énergie. L’accès à l’énergie aura priorité sur le remboursement de la dette.
- Nous voulons que la Commission locale pour l’énergie puisse proposer aux personnes confrontées à des retards de paiement des solutions et des plans de remboursement réalisables.
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La précarité énergétique est forte à Seraing. Notre Constitution prévoit que chacun a le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine. Mais ce droit ne peut être garanti sans accès à l’eau, au gaz et à l’électricité. L’eau et l’énergie ne sont pas des produits de luxe, mais des droits de première nécessité. Ils sont également indispensables pour notre santé. En priver les gens est donc particulièrement odieux. L’accès à l’eau et à l’énergie est un combat important pour le PTB. Nous avons mené une grande campagne et obtenu, en 2022, la diminution de la TVA de 21 à 6%. En 2023, nous avons continué la lutte pour baisser et bloquer les prix de l’énergie, et récolté plus de 100 000 signatures. Nous avons mobilisé, organisé une manifestation avec 200 personnes sur la place de l’Avenir et fait signer la pétition dans tous les quartiers.
L’énergie est un besoin de première nécessité.
Nous en avons tous besoin pour pouvoir nous chauffer, pour cuisiner et conserver la nourriture, pour nous éclairer et pour un tas d’autres activités comme la communication, les études, l’information, les relations sociales, le travail et les loisirs. Pour beaucoup de personnes, le poids de la facture d’énergie dans le budget du ménage est un réel problème, accentué depuis l’explosion récente des prix de l’énergie. Factures impayées, logements pas bien chauffés, cuisine malsaine et autres restrictions et contraintes en sont les conséquences. Les raisons qui expliquent les frais d’énergie élevés auxquels sont confrontées les personnes qui vivent dans la pauvreté sont nombreuses : pas d’accès aux tarifs les plus intéressants, mauvaise isolation de leur habitation, installations de chauffage défectueuses, etc.
Le CPAS de Seraing, comme celui des autres communes, reçoit des subsides pour aider les Sérésiens à payer leurs factures. Pour 2023, c’est 902 000 € ainsi qu’un subside supplémentaire de 670 000 €. Pour 2022, c’était 1 016 000 €. Pour 2021, 744 000 €. Ces montants doivent être utilisés pour aider les familles à payer leurs factures. A ces montants s’est ajouté le fonds Covid, qui était de 1 700 000 €. Celui-ci aussi aurait pu être utilisé pour payer les factures.
Les assistants sociaux ont travaillé d’arrache- pied pour organiser une cellule Energie mais celle-ci manquait de moyens. Peu de communication a été faite sur le fonds Covid. Et au final, à peine la moitié du fonds a été dépensé dans ce cadre et tous les subsides pour le fonds énergie n’ont pas été épuisés.
Nous voulons garantir l’accès à l’eau courante et à l’énergie par la Cellule énergie. Il n’y aura donc plus de coupures ou de limiteurs de débit, l’accès aura priorité sur le remboursement de la dette.
Nous voulons que la Cellule Energie puisse proposer aux personnes confrontées à des retards de paiement des solutions et des plans de remboursement réalisables, avec l’aide financière du CPAS, si nécessaire. L’eau est en effet de plus en plus chère. Résultat de cette envolée des prix, de plus en plus de personnes ont des difficultés à payer leur facture d’eau. Ici aussi l’aide proposée par le CPAS est insuffisante. Et surtout la pratique de la CILE, intercommunale publique, d’imposer des limiteurs d’eau est indigne. Quelle famille sait vivre dignement avec 18 secondes pour remplir un verre d’eau, 12 minutes pour remplir une chasse d’eau ou 2 heures pour remplir une baignoire ? Sans débit suffisant pour faire fonctionner un chauffe-eau à gaz ou une machine à laver ? Ils étaient 2100 familles à subir cette mesure en Wallonie en 2016. Il est urgent que cette pratique cesse. Le CPAS doit systématiquement faire appel au Fonds Social de l’Eau pour éviter ces mesures indécentes de limitation de débit. Nous voulons faire interdire cette pratique à la CILE.
Huit. Soutien particulier aux familles monoparentales
- Octroi d’une aide pour les familles monoparentales sur base du critère d’isolé et du revenu.
- Accès facilité financièrement aux plaines d’été pour les familles monoparentales.
- Réduction spécifique pour la taxe déchets.
- Réductions spécifiques et automatiques pour les activités culturelles et sportives au niveau communal.
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16 % des ménages à Seraing sont des familles monoparentales. C’est plus qu’en Wallonie. 13 % sont des mamans solos et 3 % des papas solos. Ces parents ont plus de difficultés que les autres familles.
Nous innovons en étant la première commune du pays à octroyer une aide pour les familles monoparentales sur base du critère d’isolé et du revenu. Ces familles sont de plus en plus nombreuses sur le territoire communal mais elles ne sont pas aidées spécifiquement malgré leur statut particulier et les nombreuses difficultés qu’elles doivent surmonter avec moins de moyens humains et financiers que des couples avec enfants. Cette aide donnera accès à toute une série d’avantages. Ces familles sont encore plus touchées par la crise que les autres. Elles doivent donc être particulièrement soutenues. L’aide consistera en un accès financier facilité aux plaines, une réduction spécifique pour les taxes poubelles, ainsi que des réductions spécifiques et automatiques pour les activités culturelles et sportives au niveau communal, comme le tarif à la piscine.
Neuf. Octroi automatique des droits
- Octroi automatique pour les ayant droits, comme par exemple les réductions et les exonérations pour la taxe déchets.
- Application du principe de «demande unique» : une fois le document déposé à l’administration, il pourra être réutilisé dans le cadre d’ éventuelles autres demandes.
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Quarante pour cent des personnes qui ont droit à une allocation n’en font pas la demande. Une des raisons qui explique ce phénomène est que les personnes qui viennent frapper à la porte du CPAS ont souvent le sentiment d’être taxées de profiteurs ou fraudeurs. C’est là une des conséquences de la politique de culpabilisation mise en place par les partis de droite.
Se méfier des exclus ou les enfoncer ne fait qu’appauvrir la société. Il est crucial d’offrir à ces personnes une aide véritable. À chaque fois, il faut prouver au moyen d’une multitude d’attestations, documents et extraits bancaires que l’on est réellement dans le besoin. À chaque fois, il faut subir les réprimandes de la politique de droite : avez-vous vraiment fait tout ce qu’il fallait pour trouver un emploi ? Votre famille ne peut-elle pas vous aider ? Votre demande est-elle honnête, n’essayez-vous pas de frauder ? Les moyens, tant humains que matériels pour traquer la fraude sociale sont disproportionnés. De plus, alors que l’application Tax-on-web remplit pratiquement toute la déclaration fiscale à notre place, il faut rassembler un nombre invraisemblable de documents prouvant qu’on a droit à telle ou telle autre allocation sociale. Les autorités ont toutes nos données notamment depuis la mise en place de la Banque Carrefour de la Sécurité Sociale (BCSS) et malgré tout, il faut chaque fois apporter les preuves. En plus d’être éprouvant et humiliant, c’est totalement illogique. Nous voulons que cela change et que ces droits soient attribués automatiquement. Nous pensons qu’il est juste de contacter les personnes qui se retrouvent sous le seuil de pauvreté pour les informer qu’elles ont droit à une aide du CPAS!
Les documents et justificatifs à produire sont souvent les mêmes pour les différentes allocations sociales. Il serait si simple qu’un document déposé une fois puisse être réutilisé dans le cadre d’une autre demande. C’est ce que nous appelons le principe de la demande unique. Les choses seraient ainsi beaucoup plus faciles, pour le demandeur comme pour l’Administration.
Dix. Garantir le droit au logement pour tous.
- Renforcement du “service logement conseil” pour renforcer le droit à un logement décent pour tous les citoyens.
- Nous augmentons l’offre de logements sociaux et le nombre de logements de transit, notamment par une politique active de rénovation des logements vides et abandonnés.
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Dans cette partie, contrairement au chapitre “Seraing, ville habitable”, nous ne développons pas notre vision globale sur le logement. Nous nous intéressons ici spécifiquement aux mesures nécessaires pour garantir un logement aux personnes les plus précarisées.
Trop souvent, des Sérésiens se retrouvent à la rue ou à la limite d’y plonger car ils n’arrivent plus à payer leur loyer ou parce qu’ils sont expulsés d’un logement insalubre.
Ces gens sont souvent désemparés. Il existe bien le service Action - Réaction - Solution qui s’occupe d’aider les personnes qui sont sans domicile à se loger pour se relancer. Mais ce service manque de moyens et nous proposons de le renforcer. Nous renforçons l’accompagnement en matière de logement afin de préserver le droit à un logement décent pour tous.
Nous voulons que les sans-abri puissent bénéficier de l’accueil d’urgence tout au long de l’année, sans condition et sans plafond, de jour comme de nuit. Nous voulons des places d’accueil séparées pour les familles avec enfants, ce qui implique une augmentation de la capacité d’accueil actuelle.
La personne qui frappe à la porte du centre d’accueil d’urgence devra pouvoir accéder à un logement dans les trois mois en vertu du principe du “logement d’abord”. L’idée de base du “logement d’abord” est d’offrir un logement dans un premier temps et ensuite mettre en place une guidance sur mesure. Les études réalisées au niveau international ont démontré que le principe “logement d’abord” est le moyen le plus efficace et le plus rentable pour lutter contre le sans-abrisme.
Pour y arriver, nous avons besoin de nouveaux logements. Ceux-ci proviendront entre autres des logements vides qui seront réquisitionnés et réaménagés par les pouvoirs publics ou réaménagés puis mis en gestion par les pouvoirs publics. Notre approche concernant les 2000 bâtiments vides qui se trouvent sur le territoire communal est largement décrite dans le chapitre sur le logement.