Chapitre 4 : Seraing, une ville qui travaille
Le meilleur rempart contre la pauvreté, c’est le travail. Nous voulons encourager la création de l’emploi à Seraing. C’est une nécessité si l’on souhaite mener efficacement la lutte contre la pauvreté. En 2018, l’année des dernières élections communales, le taux de chômage à Seraing était de 21,2 %. Est-ce que les choses se sont améliorées entre-temps ? Non. En 2023, dernière année où les statistiques ont été publiées, le taux est de 22,8 %. C’est d’autant plus interpellant que le taux de chômage n’a pas augmenté autant en Wallonie pendant toute cette période. La situation empire à Seraing par rapport aux autres communes.
Sur les 262 communes wallonnes, en 2018, Seraing était la septième commune avec le taux de chômage le plus élevé. Aujourd’hui, c’est devenu la sixième. Il y a donc bien un problème spécifique à Seraing en ce qui concerne l’emploi. Il y a trop de promesses non tenues. Les autorités publiques doivent prendre leurs responsabilités et contribuer à faire diminuer drastiquement le chômage.
Le meilleur emploi est celui qui existe. Pas celui qu’on promet. Il faut non seulement mener une politique ambitieuse de création d’emplois car des milliers de bras et de cerveaux sont nécessaires pour bâtir la ville à laquelle nous avons droit. Mais il faut aussi préserver l’emploi public qui est menacé par les mesures du gouvernement qui veut s’attaquer aux 500 emplois APE de la Ville de Seraing.
Il faut aussi mener la lutte contre les mesures du futur gouvernement NVA - MR - Engagés qui veulent faire reposer le dos des finances communales (et donc des citoyens) leurs mesures pour supprimer le chômage après deux ans.
Une coalition avec le PTB sera le meilleur rempart contre cette volonté politique.
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Développer l’économie sérésienne, c’est un défi que nous devons relever. Pour créer de l’emploi, nous devons inverser la tendance négative. Il faut consacrer de l’énergie à soutenir les PME, les commerces locaux, se soucier de la santé des rues commerçantes, protéger l’emploi public et développer une industrie en cohérence avec les moyens, les compétences des Sérésiens et les besoins. Nous avons les atouts pour y arriver. Malgré un gouvernement wallon qui se soucie peu des communes et qui veut s’attaquer à l’emploi communal. Voici comment:
Ce que nous voulons
Un. Soutien aux PME locales
- Nous exonérons les indépendants et les petites entreprises de taxe sur la force motrice.
- Entretien et embellissement permanent des zonings.
- Nous renforçons le soutien aux Sérésiens qui veulent lancer leur entreprise, notamment via l’Alpi.
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Le tissu des PME est important à Seraing. Plusieurs zonings rassemblent un tissu d’entreprises qui forme un maillage économique important en termes d’activité et de création d’emplois. La Ville doit chercher activement à soutenir ce tissu. Que ce soit en exonérant les indépendants et les petites entreprises de taxe sur la force motrice. Mais aussi en embellissant ces zonings.
Pour soutenir les Sérésiens qui se lancent dans des activités économiques, nous renforçons le soutien aux Sérésiens qui veulent lancer leur entreprise, notamment via l’Alpi.
Deux. Préserver et renforcer le tissu commercial local et les rues commerçantes
- Nous décorons et fleurissons en permanence les rues commerçantes de l’entité.
- Nous assurons une présence policière renforcée dans nos rues commerçantes.
- Nous garantissons un système de parking gratuit et une accessibilité aux commerces.
- Nous encourageons l’installation de commerces là où ils ont disparu.
- Nous allégeons la taxation en exonérant les commerces locaux des taxes sur les enseignes et sur la force motrice.
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Le tissu commercial d’une ville est souvent à l’image de la ville. Seraing a une magnifique tradition commerciale. Malheureusement, les commerces font face à d’énormes difficultés. Dans tout le pays, il n’y a, parmi les Villes de plus de 50 000 habitants, qu’à Verviers (qui a subi de graves inondations) et Mouscron que le pourcentage de commerces vides est aussi élevé. Et le phénomène empire. Plus de 16 % des commerces sont vides en 2023 alors qu’ils étaient 12 % en 2018… Les rues commerçantes sérésiennes font peine à voir. Autrefois florissantes, elles regorgent de vitrines vides, à louer, à vendre ou à l’abandon. Les commerces des rues de la Station et Wettinck à Jemeppe sont en proie à de grandes difficultés, comme les commerces de la rue Cockerill, de la place de l’Avenir, de la rue de la Banque, de la place du Pairay, de la rue Chapuis, de la rue du Molinay, de la rue de la Baume, de la rue du Val St Lambert, des Biens communaux et de Boncelles.
Sans parler des rues commerçantes qui ont quasiment entièrement disparu. Une rue commerçante qui se meurt, c'est non seulement de l'emploi en moins mais c'est aussi une plaie béante dans une ville à l'agonie. Mieux vaut avoir des rues commerçantes prospères avec moins de centres commerciaux que des centres commerciaux à tire larigot avec des rues commerçantes moribondes et un centre-ville triste voire inexistant. La disparition des cellules commerciales dans les rues commerçantes n'est pas bonne pour le tissu urbain et pour la revitalisation des centres villes et des quartiers comme lieux de vie. La soif de profit des promoteurs immobiliers et des multinationales qui contrôlent la grande distribution pousse à ça. Et la crise accélère le processus…
Pourquoi ? Une des raisons est que l'on construit beaucoup de grandes surfaces et ces dernières entrent en concurrence avec le commerce de proximité. En période de crise, quand les gens ont moins d’argent pour dépenser, il faut avoir les reins solides comme indépendants ou petites enseignes pour résister à la concurrence des grandes chaînes. Mais cela n’empêche pas de nombreux citoyens de se lancer dans des initiatives commerçantes et économiques. Commerces, restaurants, coiffeurs, instituts de beauté ouvrent leurs portes dans notre ville. Malheureusement, il y a un très grand nombre de faillites et de commerces ou de petites entreprises qui ferment. Ces initiatives doivent être soutenues à bras le corps.
Cela commence par un allègement des taxes communales pour les petits commerçants et les petites entreprises. Le PTB défend une taxe sur les grandes enseignes et les grandes surfaces commerciales, ainsi que sur les places de parkings de ces grandes surfaces. Et une partie de cet argent récolté permettra d’alléger les taxes communales des petits commerçants et petites entreprises. Cela ne changera pas tout mais au moins, cela aidera les initiatives locales et les Sérésiens qui mettent leur énergie à développer ces projets.
La Ville peut aussi jouer un rôle clé pour embellir et bien entretenir les rues commerçantes, les zonings de PME et les voiries d’accessibilité à nos commerces et entreprises. Un environnement agréable, propre et sécurisé contribue aussi à soutenir les initiatives locales. Pour y arriver, la Commune doit soutenir les commerçants et investir dans nos quartiers pour les rendre attirants, propres, décorés, avec des trottoirs soignés et bien entretenus. Du personnel communal en suffisance est donc nécessaire. La Ville doit aussi mettre à disposition des commerçants, gratuitement, des moyens pour pouvoir organiser des animations et des festivités aux différents endroits de la commune. Enfin, il est nécessaire de stimuler la participation des commerçants à la gestion de leur quartier. Ils doivent être consultés sur les grandes questions qui les concernent.
Dans l’implantation de commerces, la Ville doit donner la préférence aux commerces de proximité. Lorsqu’il s’agit de rénovation d’espaces publics à l’abandon, comme à la résidence Lambert Wathieu à Jemeppe, la Ville doit rejeter les projets de malbouffe. L’exemple de la reconversion de la résidence par KFC est un mauvais choix. Au lieu de transformer cet espace en zone de logements publics, rénovés, avec des commerces de proximité, on permet à une multinationale de la malbouffe de s’y installer et d’encourager par la même occasion les problèmes de nutrition qui sont de plus en plus aigus.
La Ville, sans avoir de baguette magique, doit aussi aider et soutenir les commerces qui s’installent dans des quartiers où les services sont quasiment inexistants. Des quartiers entiers se retrouvent sans commerces, ou si peu. Cela ne va pas. C’est réellement problématique. Des quartiers agréables sont aussi et avant tout des quartiers où il y a des services qui permettent d’y vivre sans devoir se déplacer en voiture. A Ougrée, au Centenaire, les commerces ont quasiment disparu. Au Biez du Moulin, pareil. Certains commerces tentent de s’y implanter, ils doivent être soutenus.
De la même façon, les services publics de proximité doivent être maintenus dans nos quartiers, comme les distributeurs de billets. Nous avons mené la bataille en dénonçant la fermeture de la dernière banque d’Ougrée et en organisant une manifestation pour demander qu’une solution soit trouvée afin de maintenir ce service dans le quartier. La majorité a entendu le message et a trouvé une solution que nous avons soutenue, même si nous aurions préféré que ce soit la banque qui finance elle-même le distributeur.
Pareil avec la sécurité, dans toutes les artères commerçantes, y compris celles qui connaissent des difficultés et une insécurité, une présence policière est requise.
Les artères commerçantes doivent être entretenues, décorées, animées et fleuries avec notamment l’aide de la Commune. Une aide logistique et une aide financière.
Enfin, la Ville doit contenir les grandes surfaces commerciales et refuser le développement de nouveaux projets commerciaux visant à implanter des moyennes et grandes surfaces, sauf pour les quartiers où les commerces et les moyennes surfaces ont disparu. Là où les complexes commerciaux existent, comme à Jemeppe, à Boncelles et à l’Avenue de la Concorde à Seraing, nous sommes favorables à une rénovation de ces espaces commerciaux. Mais nous ne sommes pas favorables à un agrandissement et encore moins lorsqu’il veut empiéter, comme c’est le cas à Boncelles, sur une zone naturelle.
Trois. Faire de Seraing un pôle industriel orienté vers les technologies de demain
- Nous soutenons toutes les initiatives qui visent à renforcer le tissu industriel à Seraing.
- Nous utilisons les friches du HFb et de la cokerie pour développer de l’industrie créatrice d’emploi.
- Nous faisons de Seraing un pôle industriel orienté vers l’hydrogène.
- Nous faisons de Seraing un pôle industriel orienté vers la transformation des métaux.
- Nous faisons de Seraing un pôle industriel de recyclage d’éoliennes.
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Les travailleurs sérésiens ont des compétences à nulle autre pareille. Cela fait 200 ans que Seraing bat au cœur de l’industrie. Nous avons maîtrisé avant tous les autres les techniques de production les plus avant-gardistes. Et aujourd’hui encore, Seraing est un pôle de production lié aux hautes technologies.
Seraing occupe une place importante dans le tissu industriel liégeois. Seraing est une ville ouvrière qui s’est développée sur les mines, la sidérurgie et le cristal. Aujourd’hui, même si nous connaissons le sort des villes ouvrières dans les économies capitalistes en crise avec un taux de chômage plus important qu’ailleurs et une pauvreté forte, Seraing reste une ville de travailleurs. Malgré la crise, la ville conserve un caractère ouvrier.
Alors qu’on a souvent une image de Seraing avec de vieux outils industriels, Seraing est en fait une ville où l’économie productive est orientée vers les hautes technologies industrielles. Plus de 27% des emplois dans l’industrie sont orientés dans des secteurs de haute technologie industrielle contre seulement 12 % dans l’arrondissement, 8 % dans la province et 16 % pour la Wallonie. C’est le taux le plus élevé de la province. Une des plus grosses entreprises, John Cockerill (la deuxième plus grosse usine de la province après la FN), est établie à Seraing avec des technologies de pointe dans l’hydrogène. Il y a aussi plusieurs entreprises de haute technologie dans le zoning du Sart-Tilman qui est en partie sur le territoire de Seraing.
De grandes choses peuvent être réalisées dans notre commune pour y développer son tissu industriel. En plus des compétences et de la culture ouvrière, nous avons de l’espace. De nombreux espaces occupés par la sidérurgie sont laissés à l’abandon ou sont en phase de démantèlement. Ces espaces sont idéaux pour accueillir une production industrielle de pointe.
Enfin, nous avons encore aujourd’hui, sur notre territoire, des entreprises qui développent des technologies porteuses. Que ce soit sur le zoning du Sart-Tilman ou le long de la Meuse.
Nous voulons faire de Seraing un pôle industriel orienté vers l’hydrogène. Cette technologie est porteuse écologiquement et économiquement. Nous avons défendu au conseil communal que le pôle de développement des technologies de l’hydrogène puisse s’installer à Seraing. Ce pôle va être soutenu par des subsides fédéraux. De la même façon, nous avons défendu le développement à Seraing de la “Giga factory”, une énorme usine. C’est un projet qui a été plusieurs fois évoqué dans la presse, et développé par le groupe industriel John Cockerill. Nous avons déposé un projet de motion pour qu’une partie importante des subsides fédéraux dans ce secteur soient utilisés pour développer l’économie à Seraing et aider à ce que ce projet se réalise à Seraing, tout comme le développement d’un centre de recherche et d’expérimentation sur l’hydrogène. Malheureusement, ce projet de motion a été refusé par la majorité PS et par le MR. Aujourd’hui, on constate que malgré les promesses rassurantes des politiciens, le projet de Giga factory semble avoir du mal à prendre forme, en tous cas à Seraing. Notre Ville ne doit pas louper le coche car beaucoup d’emplois sont en jeu. Nous en avons besoin pour développer notre ville, son économie et son futur.
Nous voulons aussi faire de Seraing un pôle industriel orienté vers la transformation des métaux. L’économie circulaire se développe. Les métaux, y compris les métaux rares, sont recyclés et transformés. Nos déchets sont potentiellement une mine à ciel ouvert, à condition que l’on utilise les technologies pour en extraire à nouveau les matériaux qui pourront servir à la production. Des projets existent pour développer l’industrie de la “reverse metallurgy” et de l’économie circulaire à Seraing. Ces projets sont actuellement dans les cartons. Il faut les faire ressortir de l’ombre et leur donner les moyens d’aboutir. Pareil pour le recyclage des pales d’éoliennes. Avec ses grands espaces qui pourraient être dédiés à de l’industrie circulaire, Seraing pourrait accueillir plusieurs pôles industriels nouveaux, qui seraient créateurs d’emplois.
Plus globalement, nous voulons soutenir les initiatives qui visent à renforcer le tissu industriel à Seraing. Mais il faut que les pouvoirs publics (en ce compris les pouvoirs politiques communaux) jouent leur rôle. Ce rôle n’est pas de remplir les poches des entreprises privées à coups de subsides, sans contrôles et sans conditions de développement et de création d’emplois. C’est malheureusement ce qui se passe aujourd’hui. Nous voulons mettre fin à cette pratique. A l’échelon communal, nous voulons garantir un développement économique, y compris lorsqu’il est organisé par de grandes entreprises privées, qui soit respectueux de l’argent public, qui garantisse la création d’emplois et le respect des normes écologiques.
A ce propos, la façon dont la Ville de Seraing a porté le projet de construction de la nouvelle centrale TGV au Val St -Lambert est un très mauvais exemple. La Ville a poussé pour qu’une troisième centrale TGV se construise, financée à coups de subsides publics et via un mécanisme d’augmentation de nos factures de gaz et d’électricité (le CRM). Mais les entreprises locales sérésiennes comme John Cockerill n’ont même pas été mises à contribution pour la construire alors que cette entreprise a toute l’expertise et les compétences requises pour développer les turbines. La construction de cette centrale sera gérée par une multinationale américaine. Comment ont-ils organisé leur montage ? Le PS et Ecolo ont décidé de prendre 20 millions d'euros de Nethys (notre argent public) pour ''aider'' la plus grande multinationale de l'énergie du monde (le groupe américain General Electrics) à construire la nouvelle centrale au gaz de Seraing. En tout, le coût de construction de la centrale sera de 600 millions. Et c’est l’intercommunale Enodia qui sera garante en cas de non remboursement de la dette. Nous abordons aussi la construction de cette centrale dans le chapitre “Seraing en bonne santé”.
Quatre. Le maintien et le renforcement des emplois publics à Seraing pour embellir et rendre notre Ville plus agréable
- Nous priorisons la création d’emplois dans les projets pour lesquels nous obtenons des subsides aux différents niveaux de pouvoir.
- Nous soutenons la qualité du travail des ouvriers communaux en renforçant les métiers et les différents services des travaux à la Ville.
- Nous remplaçons chaque départ à la pension à la Ville.
- Nous priorisons des moyens pour maintenir les emplois à l’hôpital du Bois de l’Abbaye.
- Nous protégeons les 532 emplois APE à la Ville de Seraing et dans les sociétés contrôlées par la Ville qui sont potentiellement menacés par les mesures du nouveau gouvernement MR/Engagés.
- Nous encourageons la réintégration dans les compétences de la Ville de certaines fonctions, comme la réfection des trottoirs ou l’entretien des voiries, qui ont été laissées en tout ou en partie au privé.
- Nous défendons le statut des travailleurs du service public dont notamment celui de nombreux travailleurs sérésiens
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Le tissu économique de notre Ville se caractérise aussi par un très haut taux d’employés et principalement dans le secteur public. La moitié des salariés travaillent dans l’administration, la santé, le social contre 41 % en Wallonie. La particularité de ces employés est que le taux d’emploi public communal est largement plus élevé qu’ailleurs. Un hôpital qui emploie 1500 personnes, une administration communale qui emploie 1000 personnes et 300 instituteurs, le CPAS qui en emploie 300, la police 200, une intercommunale de maison de repos 200, quatre sociétés de logements une centaine. Cela fait beaucoup d’emplois. Ces 3600 emplois dépendent tous de la Commune qui est soit l’employeur direct soit l’actionnaire principal. C’est une force que nous avons. Il faut la choyer. Dans notre commune, les emplois publics sont aussi fédéraux, régionaux et ils sont nombreux à être liés au niveau provincial. En tant que parti défenseur des services publics, le PTB va systématiquement défendre ces emplois corps et âme.
Seraing va chercher de nombreux subsides. Tous les subsides ne permettent pas la création d’emplois. Mais en étant concentré sur cet objectif, différents subsides comme les fonds européens ou de nombreux subsides régionaux pourraient servir à créer de l’emploi. Cette politique existe déjà à Seraing. Mais elle est très loin d’être systématique. Pensons aux 42 millions de subsides du Cristal Park entre 2008 et 2019 qui ont créé 0 emploi, aux 17 millions du PIC (Plan d’Investissement Communal qui est un subside wallon) ou aux 18 millions (Europe, Région, Ville) à Gastronomia qui n’ont pas non plus créé d’emplois. Cette façon de faire doit changer. Nous veillerons particulièrement à ce que les subsides reçus soient liés à la création d’emplois. C’est un problème que dans notre Ville, qui connaît un des taux de chômage les plus élevés de Wallonie, les nombreux millions qui proviennent des subsides ne soient pas conditionnés à la création d’emplois. Des subsides européens au Cristal Park ont disparu en fumée et les subsides européens obtenus chez Gastronomia ont profité à la société privée qui y construit des logements de standing et un espace commercial qui ne va pas créer de l’emploi mais en déplacer.
Mais il n’y a pas que ça. Il faut aussi se concentrer pour renforcer et améliorer le service public et les emplois qui y sont liés. Les services rendus par les travailleurs de la Ville sont de moins en moins diversifiés. Les travailleurs d’une Ville sont ceux qui la font vivre. Ils l entretiennent, la font fonctionner, l'embellissent, rendent service. Ils sont cruciaux dans le cadre d’une bonne gestion. Or, de plus en plus de compétences sont abandonnées ou laissées au privé. Nous voulons la réintégration dans les compétences de la Ville de toutes les fonctions, comme la réfection des trottoirs, qui ont été laissées au privé. Il est absolument anormal de constater que les trottoirs sont réparés ou réaménagés par des firmes privées. Pour le PTB, la réfection des trottoirs doit être une compétence communale et donc effectuée par du personnel communal. Dans une commune, c'est un travail stratégique qui doit être effectué par des travailleurs du service public. Ces travaux effectués par le privé coûtent plus cher à la collectivité que s'ils étaient effectués par la Ville. Seraing souffre du tabou concernant l’emploi public. Dans la vision néo-libérale souvent adoptée par nos autorités communales, les prestations de service par le personnel communal constituent surtout une charge qui doit être considérablement réduite. Pour le PTB, c’est bien au contraire une richesse, une mission d’intérêt général qui doit s’élargir. Les services communaux sont précieux pour les Sérésiens. Qui d’autre s’occupera de nos enfants et de nos aînés ? Qui d’autre assurera la propreté des rues ? Qui d’autre nous aidera dans toutes sortes de problèmes administratifs ? Qui d’autre organisera le sport, la culture et les loisirs ? Les autorités communales doivent de nouveau embaucher du personnel et lui assurer un bon statut, remplacer les départs à la retraite. Avec de bons services publics et un emploi public à part entière, on peut en outre aider les gens à mieux aborder les défis actuels de la vie. Aujourd’hui, structurellement parlant, bien des Sérésiens ne s’en sortent pas et pataugent dans l’incertitude du chômage, de la pauvreté, des emplois précaires (à temps partiel, temporaires, dangereux et/ou sous-payés).
Mais nous voulons aussi développer un cadre de travail où la fierté et le plaisir de rendre un service public puissent prendre le pas sur les ennuis et la pression exercée envers les travailleurs communaux. A Seraing, selon les dernières statistiques publiées par la Ville (et qui datent de 2018), plus de 14 % des employés communaux sont en maladie. Ce chiffre est en augmentation. Les statistiques publiées par les autorités communales en 2014 montraient que 12 % des agents étaient en maladie. Cela démontre un véritable problème. Et cela prouve que les décisions prises pour réorganiser les services il y a dix ans vont dans le mauvais sens. Pour réduire le nombre de malades, le cadre de travail doit être mieux organisé et les travailleurs doivent être plus respectés.
L’hôpital est l’autre gros employeur public et communal. La Ville doit tout particulièrement être vigilante pour maintenir tous les emplois au Bois de l’Abbaye. Cette revendication a été largement portée dans l’enquête du PTB. C’est normal, le Bois de l’Abbaye est l’employeur principal sur le territoire de la Ville. C’est une entreprise publique et la Ville de Seraing est son actionnaire principal. Les Sérésiens voient donc le maintien de ces emplois comme une responsabilité qui incombe aux services publics, et notamment à la Ville. Maintenir cette position de principe sera nécessaire dans les mois et années à venir vu les décisions prises en matière de centralisation des services entre les différents hôpitaux de la région liégeoise.
Une autre mesure importante à garantir est que la Ville et ces entreprises publiques remplacent systématiquement chaque départ à la pension. Il faut arrêter le détricotage des services publics. C’est une nécessité. La ville a beau dire partout que le PTB ment et que les emplois sont remplacés à la Ville, ce n’est pas vrai. Les faits parlent d’eux même. Dans le “plan de gestion”, rédigé par les autorités communales et approuvé par la majorité au conseil communal, les choses sont claires. Voici ce qu’on peut y lire : “ De manière générale, il n’est prévu aucun engagement en remplacement des départs, aucune promotion sauf situation particulière à étudier au cas par cas.” Et malheureusement, cette politique anti-sociale est suivie d’effets. Quelle est la réalité ? Sur base des chiffres officiels communiqués par la Ville, on constate qu’il y a de moins en moins d’emplois communaux. Il n’y a qu’à la veille des élections de juin 2024 que des travailleurs ont été réengagés. Il y avait 725 équivalents temps plein engagés à la Ville en 2018. Ils étaient 712 en 2019, 706 en 2020, 706 en 2021 puis 696 en 2022. Suite à des embauches de 50 emplois APE juste avant les élections, le nombre d’équivalents temps plein est revenu au niveau de 2018. Mais les emplois statutaires et contractuels sont de moins en moins nombreux.
Le gouvernement wallon MR et Engagés, nouvellement élu, prétend qu’il importe peu qu’un service soit privé ou public. Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ? Pour le PTB, le service public constitue bel et bien une plus-value. Dans les services publics communaux, le service peut réellement occuper une position centrale, au lieu du profit et de la rentabilité. C’est pourquoi nous ne voulons pas que la Ville fasse sous-traiter ses fonctions statutaires. Nous sommes contre la marchandisation des tâches essentielles des pouvoirs publics. Nous sommes opposés à une politique qui désavantage ou démantèle les services publics parce qu’ils constitueraient des entraves au privé. Car, partout où l’on a suivi ce genre de politiques, nous avons assisté à la régression des services aux habitants de la ville. De la même manière que le PTB n’accepte pas les Partenariats-Public-Privé (PPP), nous ne soutiendrons aucune privatisation ou externalisation de services communaux. Or, ceux-ci vont être encouragés par le nouveau Gouvernement wallon.
Dans le même sens, un danger plane sur les emplois à la Ville. Le Gouvernement a décidé de s’attaquer aux APE liés au pouvoirs locaux. A la Ville de Seraing, cela concerne donc plus de la moitié des emplois. Il y a 532 APE. Il y a un glissement des statuts qui protègent le travailleur vers des emplois et contrats plus précaires. Avec l’attaque annoncée contre le système de points APE par le nouveau Gouvernement wallon, que va-t-il se passer pour la moitié des emplois communaux ? Il faudra faire front pour maintenir tous ces emplois. Contre la politique des partis du gouvernement qui ont décidé de les démanteler.
Cinq. Les communes ne doivent pas payer le coût des mesures que le futur gouvernement NVA - MR - Engagés veut prendre pour supprimer le chômage après deux ans
- Nous défendons le refinancement des communes et des CPAS à hauteur des besoins
- Les mesures envisagées par le futur gouvernement NVA-MR-Engagés de suppression d’allocations après deux ans ne vont pas lutter contre la pauvreté. Elles vont créer encore plus de pauvreté.
- Nous appelons les pouvoirs communaux à empêcher ces mesures.
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Le futur gouvernement Arizona (avec la NVA, le MR et les Engagés) veut limiter les allocations de chômage à deux ans. Cela signifie qu’une grande partie de ces chômeurs de longue durée, privés d’allocations de chômage, vont se retrouver au CPAS et toucher le revenu d’intégration sociale (RIS). Les cohabitants n’auront pas droit au RIS.
Dans notre Ville, il y a 3162 Sérésiens qui touchent le RIS tous les mois. La FGTB calculé que 1128 nouveaux Sérésiens vont se retrouver au CPAS avec cette mesure. Et une partie va se retrouver à la rue...
Qui va payer les revenus d’intégration sociale au CPAS ? L’État à 70 % et les communes pour 30 %. Cette mesure vise donc aussi à économiser et à étouffer les communes. Et donc NOUS. La compensation prévue pour les communes ne permettra même pas de régler un tiers du financement. Le gouvernement NVA – MR et Engagés va faire peser sur les citoyens et les communes le poids de cette mesure. Les communes vont vouloir augmenter les taxes communales (centimes additionnels ou autres...) afin de pouvoir assumer le surcoût. Cette mesure va donc toucher négativement tout le monde : les travailleurs, les indépendants et les chômeurs. Et elle va augmenter drastiquement la pauvreté. Voilà le programme du MR et des Engagés pour nos communes.
Que faut-il faire ? Il faut encourager le travail. Il ne faut pas plus de chômage : il faut plus de travailleurs. Il ne faut pas plus de bénéficiaires du CPAS : il en faut moins. Il ne faut pas plus de pauvreté. Il en faut moins. Il ne faut pas bloquer les salaires. Il faut les augmenter.
Et il faut renforcer l’accompagnement pour la remise à l’emploi des chômeurs. Cela doit aller de pair avec des meilleurs salaires, des meilleures conditions de travail, des contrats de longues durées. Il faut donc refuser cette mesure et organiser l’opposition des communes contre ce plan qui va étouffer nos finances communales. Il faut avancer. Pas reculer.