Chapitre 9 : Seraing, ville en bonne santé
A Seraing, le droit à la santé est loin d’être acquis. On y vit moins longtemps que dans les autres communes wallonnes, plus de personnes souffrent de maladies chroniques, de diabète, de dépendances… En effet, les conditions socio-économiques influencent fortement la santé: problèmes d’emploi et de conditions de travail, augmentation du coût de la vie et difficultés à payer les factures, crise du logement, crise du climat et environnementale, sont autant de facteurs qui impactent la santé. Les professionnels de terrain constatent une dégradation de la santé d’une partie de la population aussi bien sur le plan mental que physique. Ces professionnels sont eux même mis sous pression par des politiques d’économies qui sont appliquées à la santé et qui rendent leur métier difficile. Même si des initiatives sont prises par les pouvoirs publics communaux (soutien au Bois de l’Abbaye, initiative du Médibus…), l'accès aux soins est de plus en plus ardu.
Au niveau de l’environnement, plusieurs projets menacent la santé des habitants. Comme la ligne haute tension Elia et la mise en service programmée de deux nouvelles centrales au gaz dans la vallée sans étude d’incidence sur la santé alors que le seuil de pollution au niveau des normes va probablement largement être dépassé.
Heureusement, en parallèle, chaque jour dans notre ville, des centaines de personnes s’investissent pour le bien-être des autres. Les travailleurs du Bois de l’Abbaye, d’Interseniors, des maisons médicales et leurs collègues indépendants, le personnel du CPAS, de la CSD, du planning familial, des centres de santé mentale et bien d’autres donnent tout pour tenter de garantir ce droit fondamental, d’accès au système de soins de santé… Il y a de nombreuses initiatives et une vraie richesse de terrain. Il est urgent de les soutenir davantage et de les renforcer, pour faire face aux demandes et éviter que les travailleurs des soins présents sur le terrain ne s’essoufflent.
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Notre pays a construit un excellent secteur de soins de santé financé par les cotisations solidaires à la sécurité sociale. Mais l’accessibilité à nos soins de santé va diminuant et les économies à tous les niveaux du pouvoir entraînent un manque de moyens pour beaucoup d’établissements de soins et une offre décroissante dans plusieurs domaines. Les besoins sont grands, les besoins sociaux augmentent et le vieillissement de la population signifie une augmentation de la demande de soins. Cette évolution est particulièrement palpable dans notre région.
Ce que nous voulons
Un. Maintien du Bois de l’Abbaye comme hôpital public de proximité et de qualité
- Maintien de l’ensemble des services au CHBA pour garantir une accessibilité géographique aux patients.
- Les soins, c’est du travail humain et pas à la chaîne. Nous investissons donc dans le personnel soignant. Nous veillons au respect des normes d’encadrement et au maintien de tous les emplois.
- Bonne gestion de l’hôpital et transparence dans les marchés publics, en ce compris pour l’approvisionnement en nourriture des cuisines.
- Des mesures de saine gestion financière doivent être prises au niveau des budgets pour les directeurs généraux ou autres fonctions de direction dans notre hôpital communal.
- Pour protéger les patients contre des factures élevées émanant de structures hospitalières, nous prônons l’application simple du tiers payant. Au sein du CHBA et du CHR, nous voulons que les spécialistes s’en tiennent aux tarifs convenus avec les mutuelles.
- Lors de potentielles fusions/regroupements entre hôpitaux, nous faisons prévaloir les meilleurs accords sociaux pour l’ensemble des hôpitaux. Nous ne voulons pas que, lors de regroupements, des services soient supprimés, des acquis soient abolis, ni pour les patients ni pour le personnel.
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Nous avons la chance d’avoir sur notre territoire l’hôpital du Bois de l’Abbaye, un hôpital public avec un ensemble de services qui garantissent l’accès aux soins de proximité. C’est un pôle santé stratégique au cœur de la deuxième plus grande ville de la Province. La Ville de Seraing est actionnaire principal du Bois de l'Abbaye. Elle en détient 33 % des actions, son CPAS 20 % et la Commune et le CPAS de Flémalle 17 %. Le Bois de l’Abbaye emploie 1500 travailleurs et détient aussi 40 % d’Interseniors. C’est une fierté et un levier pour la santé de la population, à protéger absolument.
La santé est un droit et ne devrait pas dépendre de l’épaisseur du portefeuille du patient. Nous garantissons des factures abordables. L’hôpital du Bois de l’Abbaye joue un rôle primordial comme hôpital public de proximité qui propose des soins de qualité proches des gens et accessibles financièrement, notamment en appliquant le principe du tiers-payant. Nous défendons ce système qui permet de facturer directement l'intervention à la mutualité du patient, afin que celui-ci n’ait plus à avancer de l'argent pour des examens médicaux onéreux. La plupart des spécialistes sont conventionnés au CHBA et n’appliquent pas, comme dans d’autres hôpitaux de la région ou dans les cabinets privés des suppléments d’honoraires à charge du patient. Nous défendons le conventionnement de tous les spécialistes travaillant au Bois de l’Abbaye.
Afin que les patients reçoivent le meilleur suivi, nous travaillons sur la continuité des soins dans le suivi des maladies chroniques et après l'hospitalisation. À cette fin, nous renforçons la coopération entre les spécialistes, les médecins généralistes et les autres acteurs par région.
Pouvoir recevoir des soins de qualité près de chez soi n’est pas un luxe. Nous voulons le maintien de tous les services pour garantir cette accessibilité au plus grand nombre. Nous ne voulons pas de mise en concurrence entre les hôpitaux. La concurrence mène trop souvent à du gaspillage de moyens. Nous dressons un plan d’implantation des soins afin que chaque hôpital de base reste accessible pour chaque habitant de la région, avec l'ensemble de ses services comme la maternité, les urgences... En 2021, le réseau public Ellipse, regroupant 8 hôpitaux de la province de Liège a été créé. Il regroupe ainsi la Clinique André Renard, le Centre Hospitalier du Bois de l’Abbaye, le Centre Hospitalier Reine Astrid de Malmedy, le Centre Hospitalier Régional de Huy, le Centre Hospitalier Régional de Verviers, le CHU de Liège, l’hôpital de la Citadelle et ISoSL. Nous pensons que la collaboration entre hôpitaux dans le but d’offrir les meilleurs soins aux patients est en soi positif. Mais cela ne peut pas se faire dans une logique d’austérité et de rentabilité dont les patients et les travailleurs seront les victimes. Dans le cadre de cette dynamique, nous ne voulons pas que des services soient supprimés, des acquis soient abolis, ni pour les patients ni pour le personnel.
Le CHBA emploie 1611 équivalents temps plein. C’est le plus grand employeur sur le territoire communal. Pas d’hôpital sans les nombreux travailleurs qui le font tourner et s’investissent quotidiennement pour soigner la population. Pourtant, leurs conditions de travail ne cessent de se détériorer. En octobre 2019, avec le PTB, le personnel de santé a remporté une belle victoire: l’obtention du Fonds “Blouses blanches” Grâce à ce budget supplémentaire de 400 millions d’euros, 5000 infirmiers et infirmières ont été recrutés à travers tout le pays. Mais il en faut encore bien plus. Depuis, les travailleurs ont continué de se mobiliser et plusieurs journées d’actions ont eu lieu pour dénoncer la surcharge et les conditions de travail qui nuisent aux soignants ainsi qu’aux patients. Car il manque cruellement de bras, des lits sont fermés dans tous les hôpitaux par manque de personnel, des services comme les urgences d’André Renard, ou celles du CHBA Waremme sont en danger par manque de personnel. Il n’y a pas de temps à perdre. Les patients ne sont pas des numéros et les soignants ne sont pas des machines. Nous voulons faire du travail de soins un travail à la mesure des êtres humains.
Nous investissons donc en premier lieu dans le personnel soignant. Nous veillons au respect des normes d’encadrement. Dans les différents services (également les services administratifs, techniques, les cuisines, l’entretien…), nous maintenons tous les emplois et remplaçons les départs (maladie, pension…). Nous stoppons les économies sur le dos du personnel comme les projets de suppression des jours de récupération. Nous rémunérons correctement la flexibilité pour toutes les fonctions. Une autre préoccupation des travailleurs concerne leur fonds de pension. Les travailleurs qui ont cotisé à ce fonds doivent percevoir l'intégralité de leur pension (avec le versement du capital comme c'était légalement prévu) lors de la mise à la retraite, ce qui a été supprimé unilatéralement et remplacé par le versement d’un montant annuel qui cesse au décès de l’intéressé.
Faire des économies sur le dos du personnel, est-ce le seul plan possible ? S' il apparaît qu’il est obligatoire d’effectuer des économies, nous choisissons d’abord de couper dans le sommet salarial chez les directeurs généraux ou autres fonctions de direction. Au Bois de l'Abbaye, la directrice générale (qui a elle-même été présidente du Conseil d'administration de Publifin) touche annuellement 254.000 € et bénéficie d'un véhicule de fonction. Le directeur médical a touché l'année dernière 426 000 €. Et 9 directeurs sont payés au barème A7, soit le plus élevé après celui de directeur général.
Nous veillons également à la bonne gestion de l’hôpital et à la transparence dans les marchés publics, en ce compris pour l’approvisionnement en nourriture des cuisines.
Il y a beaucoup d'inquiétudes concernant la mauvaise santé financière du Centre Hospitalier du Bois de l’Abbaye. La Ville a jusqu'ici soutenu l'hôpital à bouts de bras, y compris financièrement. Elle a raison. Notre hôpital est trop important. Dans les années à venir, suite aux mesures d'économie prises par le gouvernement fédéral et l’austérité sur les soins de santé qui est encore annoncée, il va falloir redoubler de soutien. Notre hôpital doit rester public, et tous les emplois maintenus. C’est un choix politique pour mettre les besoins de la population au cœur des préoccupations. Pour y arriver, il va falloir dégager du financement. Il est urgent que le fédéral propose un autre financement, qui couvre les besoins des hôpitaux et sorte de la logique de rentabilité. Mais notre Ville a également un rôle à jouer pour maintenir son hôpital public et continuer d’offrir des soins de qualité au plus proche de la population.
Deux. Sans argent chez le médecin traitant, dans chaque quartier de la ville
- Maintien et renforcement des maisons médicales pour qu’il y en ait une dans chaque quartier pour garantir une accessibilité de soins à tous les habitants de la commune.
- Favoriser l’installation de nouveaux médecins : simplification et soutien administratif (permis de bâtir, autorisation de parking…).
- Étendre et soutenir la pratique du tiers-payant auprès des médecins généralistes de la commune.
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Seraing possède un grand réseau de maisons médicales au forfait, où on peut aller chez son médecin traitant sans argent.
Avec Médecine pour le Peuple-Seraing, nous sommes fiers de contribuer à cette dynamique. Depuis 40 ans, à l'initiative du PTB, des médecins et travailleurs de la santé permettent à des milliers de Sérésiens de bénéficier d'une prise en charge globale, de soins accessibles et de qualité, ainsi que de leur expertise en matière de santé au travail. Pour Médecine pour le Peuple, comme dans les autres maisons médicales, les patients sont au cœur du projet. C’est une chance et c’est le fruit du travail de ceux qui les ont créées à bout de bras et des docteurs, soignants ainsi que le personnel administratif qui les portent au quotidien.
Aujourd’hui, Seraing n’est pas considérée comme une commune en pénurie de médecins généralistes. Il y a 850 habitants par médecin dans notre commune contre un peu plus de 1000 en moyenne dans le reste de la Wallonie. Malgré cela, chaque jour, de nombreux patients peinent à trouver un médecin qui accepte de nouveaux patients ou reportent la visite chez un généraliste pour des raisons financières.
Nous défendons le renforcement des maisons médicales pour qu’il y en ait une dans chaque quartier et améliorer ainsi l’accessibilité aux soins multidisciplinaires de première ligne à tous les habitants de la commune.
Nous défendons et soutenons également la pratique du tiers-payant auprès des médecins généralistes de la commune.
Nous prenons soin de nos médecins en favorisant notamment l’installation de jeunes généralistes. Que ce soit pour les structures de première ligne intégrée ou pour les médecins indépendants, nous simplifions et offrons du soutien au niveau administratif (permis de bâtir, autorisation de parking…), mettons à disposition des locaux pour les équipes...
Trois. Prendre soin de nos aînés, une priorité
- Pour des maisons de repos (MR) et des maisons de repos et de soins (MRS) publiques, accessibles à tous et de qualité. Retour aux tarifs sociaux dans nos maisons de repos d’Interseniors.
- Non aux surfacturations dans les chambres chez Interseniors pour pouvoir avoir un frigo, une TV ou une bouteille d’eau.
- Plus de personnel : respect des normes d’encadrement, ergothérapeutes ou éducateurs pour proposer suffisamment d’activités aux résidents.
- Amélioration des conditions de travail chez Interseniors pour permettre notamment aux soignants de mieux prendre soin de nos aînés.
- Non à la privatisation de certaines filiales d’Interseniors.
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Le célèbre anthropologue Lévi-Strauss disait qu’on pouvait juger la valeur humaine d’une société à la façon dont cette société traite ses aînés. Aujourd’hui, on constate que de plus en plus de personnes âgées ont du mal à subvenir à leurs besoins, notamment à trouver une place accessible en maison de repos. A Seraing, en 2022, 9,24 % de nos plus de 65 ans ont eu recours à la Garantie d’Aide aux Personnes Agées (GRAPA) pour s’en sortir. C’est presque deux fois plus que dans le reste de la Wallonie où la moyenne est de 5 %. C’est aussi en augmentation constante sur notre territoire communal. Et l’écart se creuse entre Seraing et la Wallonie. Il y a 10 ans, seulement 6 % des Sérésiens âgés de 65 ans et plus touchaient la Grapa.
Pourtant, vieillir dans la dignité, dans des conditions de vie agréables et accessibles est un droit. Auparavant, les maisons de repos étaient gérées par le CPAS et sont maintenant gérées par une intercommunale, pour les personnes âgées: Interseniors. Elle est propriété du CPAS de Seraing et du Centre Hospitalier du Bois de l’Abbaye. 408 travailleurs s’y occupent de nos aînés.
C’est un atout pour notre ville. Malheureusement, son aspect social diminue petit à petit. Sa gestion fait l’objet d’appétits pour ses rémunérations. La présidence est dans les mains du PS et la vice-présidence dans les mains du MR alors que 99 % des actions sont dans les mains de la Ville ou du CPAS de Seraing. Aux jetons de présence des administrateurs, le PS et le MR se partagent aussi les jetons de présence du comité de rémunération, du comité de gestion et du comité d’audit…
Mais pour les résidents, les prix augmentent, les tarifs sociaux sont supprimés, on impose des surfacturations pour avoir accès à des besoins de première nécessité… Nous avons une nouvelle maison de repos à Jemeppe, ce qui est positif. Mais on voit que la facture pour les nouveaux résidents a augmenté. Or, les revenus de ceux-ci ne suivent pas cette augmentation. Il faut garantir le droit à chaque Sérésien de pouvoir terminer ses jours dans une maison de repos publique, à prix démocratique.
Interseniors a aussi tendance à privatiser une partie de ses services. Comme sa filiale “la résidence des Lilas” qui est à 97 % propriété d’Interseniors mais est gérée comme une société anonyme par des politiciens locaux. Elle occupe 90 travailleurs. Mais elle est gérée de façon entièrement privée.
Nous voulons des maisons de repos (MR) et des maisons de repos et de soins (MRS) publiques, accessibles à tous et de qualité. Retour aux tarifs sociaux dans nos maisons de repos d’Interseniors. C’est pourquoi nous refusons les surfacturations dans les chambres chez Interseniors pour pouvoir avoir un frigo, une TV ou une bouteille d’eau. Nous voulons aussi plus de personnel avec le respect des normes d’encadrement, des ergothérapeutes ou deséducateurs pour proposer suffisamment d’activités aux résidents. Nous voulons enfin l’amélioration des conditions de travail chez Interseniors pour permettre notamment aux soignants de mieux prendre soin de nos aînés.
Quatre. Une ville qui prend soin de la santé de ses citoyens
- Une bonne santé passe aussi par un environnement sain, c’est pourquoi nous voulons plus de contrôle et des mesures concrètes pour éviter la pollution environnementale (dans l’air à l'abord des centrales à gaz, dans l’eau par les Pfas, …).
- Réalisation d’une étude d’incidence sur la santé et l’environnement concernant l’impact cumulé des centrales au gaz dans la vallée.
- Interdiction pour ces centrales de fonctionner lorsque les normes seront dépassées.
- Analyse régulière des sols des jardins sérésiens en termes de pollution, financée par les pouvoirs publics.
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Une bonne santé passe aussi par un environnement sain, c’est pourquoi nous voulons plus de contrôle et des mesures concrètes pour éviter la pollution environnementale (dans l’air à l'abord des centrales à gaz, dans l’eau par les Pfas, …).
A Seraing, une nouvelle centrale TGV (Turbine Gaz-Vapeur) est construite par EDF/Luminus. Une autre centrale à gaz (ENGIE) est en plus en construction, non loin de Seraing, plus précisément à Flémalle, à 6 kilomètres de la centrale de Seraing.
L’impact cumulé des deux centrales risque d’avoir des répercussions dangereuses pour la santé et l’environnement. Chaque centrale promet de respecter la norme européenne d’émission d’oxyde d’azote (NO2) de 40µg/m³. Cependant, L'OMS recommande une exposition annuelle moyenne maximale de 10 µg/m³. On risque d’avoir deux centrales qui dépassent très largement les normes de l’OMS et qui, ensemble, dépassent les normes européennes. Sans compter la troisième, qui existe déjà aujourd’hui, et qui va continuer à tourner… Seulement, malgré de nombreuses demandes, aucune étude environnementale sur l’impact cumulé de ces centrales n’a été faite. Pourtant, le PTB demande systématiquement cette étude au Conseil communal lorsque ce point est abordé. Une motion a même été adoptée en mai 2022. Mais depuis, rien ne bouge...
C’est pourtant bel et bien essentiel pour protéger la population d’un empoisonnement. En effet, les oxydes d'azote (NOx), y compris le dioxyde d'azote (NO2) et le monoxyde d'azote (NO), sont formés et émis ensemble à la suite d'une combustion, comme celle qui se produit au sein des moteurs de voitures et des centrales électriques. Le NO est un gaz incolore. Le taux de concentration présent dans l'atmosphère est inoffensif, tandis que le NO2 ambiant constitue un grave danger pour la santé. A partir d’une certaine concentration, il peut entraîner une altération de la fonction respiratoire, une hyperréactivité bronchique chez l’asthmatique et un accroissement de la sensibilité des bronches aux infections chez l’enfant. Une exposition à long terme au NO2 a été associée à la mortalité due aux maladies pulmonaires obstructives chroniques et aux infections aiguës des voies respiratoires inférieures.
D'un point de vue écologique, l’ISSEP (Institut Scientifique de Service Public, sous l’égide de la région wallonne) rappelle ceci : “Les oxydes d’azote participent à l’acidification de l’environnement et leurs retombées favorisent l’eutrophisation de l’environnement. En effet, l’apport en azote dépasse la capacité d’absorption de certains écosystèmes et crée un déséquilibre en favorisant certaines espèces avec - en conséquence - un appauvrissement de la biodiversité. En tant que précurseur de l’ozone, le dioxyde d’azote a un impact indirect, à travers la formation de l’ozone, sur le rendement des cultures.”
Quel seuil ? En 2021, l’OMS produit une analyse encore plus approfondie concernant les polluants extérieurs, et présente de nouvelles lignes directrices : Pour le NO2, L'OMS recommande une exposition annuelle moyenne maximale de 10 µg/m³. En région Wallonne, c’est la directive européenne de 2008 qui fait loi, limitant l’exposition annuelle moyenne maximale de 40µg/m³ . Une concentration élevée de NO2 par rapport aux recommandations de l’OMS peut être déjà d’ailleurs observée dans la région de Seraing où ces seuils sont dépassés.
Une étude d’incidence a été réalisée pour chaque centrale. Bien que les normes européennes soient respectées pour chacune des deux centrales, séparément avec des taux respectivement de 20 et 24µg/m³ (soit 2x supérieur aux recommandations de l’OMS), qu’en est-il de l’effet cumulé de ces deux futures centrales ? Compte tenu de leur proximité géographique (6km), il n’est pas du tout exclu de retrouver dans la région un taux en NO2 supérieur aux normes européennes (limite maximale annuelle à 40µg/m³).
Par conséquent, une étude d’incidence cumulée est plus que raisonnable, voire même un devoir, afin d’exclure catégoriquement un risque surajouté de pollution pour les habitants de Seraing. Précisons que nous ne portons pas une position “anti -centrale à gaz” ou autre. Nous demandons l’interruption de l’activité des centrales lorsque les normes sont dépassées.
Notre position est simple : garantir un environnement sain aux habitants de la vallée.
Nous soutenons et demandons la réalisation de cette étude d’incidence cumulée des centrales TGV de Seraing et Awirs.
Le même constat d’absence de précaution de la population s’applique malheureusement dans un autre dossier qui est lié aux centrales. C’est celui des câbles haute tension qui relient la centrale au poste de Rotheux. Ces 6 câbles haute tension de 220 000 volts passent à proximité d’écoles (notamment à 50 mètres de la plus grande école secondaire de toute la Fédération Wallonie Bruxelles) et à moins de 10 mètres de nombreuses habitations. Or, sauf exceptionnellement (et suite à la pression des riverains qui se sont organisés et qui ont récolté un grand nombre de signatures et à notre pression au sein du Conseil communal, il n’y aura pas de blindage le long du trajet. Ce ne sont pas les avertissements des riverains qui manquent, qui ont monté des dossiers bien argumentés et qui ont conscientisé les habitants de leur quartier. Ni les démarches de ces riverains envers la majorité. Ce n’est pourtant pas non plus l’argent qui manque à Elia pour prendre ce genre de précautions dont l’efficacité est déjà avérée scientifiquement. Et ce ne sont pas les demandes formulées au Conseil communal qui manquent vu que le PTB a systématiquement défendu le blindage par souci de précaution auprès des écoles et de toutes les habitations. Que se passe-t-il alors ? Il faut parfois regarder derrière les rideaux pour comprendre. La présidence du CA de Publilec est assurée par la Ville de Seraing. Or Publilec est une intercommunale qui possède 30 % de Luminus et 2,5 % d’Elia (ce qui en fait l’actionnaire communal le plus important d’Elia). Contrairement à ce que la majorité dit, Seraing n’est donc pas impuissant. Et Seraing ne subit pas ce chantier. Au sein de Publilec, une majorité de ses administrateurs a soutenu la construction de cette centrale. La majorité est donc partie prenante de la centrale.
Cinq. Priorité à notre santé mentale
- Aller chez un psychologue coûte très cher. Nous investissons dans les centres de santé mentale et les centres de Planning familiaux, y compris par des subsides communaux .
- Avoir une antenne du centre de guidance à Seraing pour faciliter l’accessibilité face au délai minimum d’attente de deux ou trois mois et pour en favoriser l’accessibilité géographique.
- Sensibiliser aux psychologues de première ligne et encourager les psychologues à entrer dans cette démarche.
- Cartographier l’offre disponible sur le territoire, les problématiques traitées et les types de prises en charge.
- Au CPAS, et dans les associations, possibilité d’accès à un psychologue avec une attention particulière aux groupes cibles vulnérables, par exemple en impliquant des experts ou des figures de liaison.
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L’augmentation de la pauvreté et de la précarité sur la commune va de pair avec celle des problèmes de santé mentale. Or, on constate qu’il y a de moins en moins de places disponibles et une nécessité d’accueil toujours plus grande et plus urgente en la matière. Et qu’en parallèle, aller chez le psychologue coûte très cher. Le constat formulé par les acteurs de terrain est qu’il y a un manque de moyens pour avoir une offre accessible suffisante de consultations psychologiques et sociales et un accompagnement de proximité, au plus près des patients, de leur réalité, de leur implantation géographique et sociale.
Plusieurs mesures pourraient aider. Comme d’investir dans les centres de santé mentale et les centres de Planning familiaux, y compris par des subsides communaux. Ou encore de créer une antenne du Centre de Guidance sur Seraing pour faciliter l’accessibilité face aux délais minimum d’attente de deux ou trois mois et pour en favoriser l’accessibilité géographique. En cas de nécessité, la Commune pourrait mettre des locaux à disposition.
Nous voulons également mieux faire connaître l’offre de soins de psychologie de première ligne, beaucoup plus accessibles financièrement, présente sur le territoire et encourager les psychologues à entrer dans cette démarche. Pour aider les patients à se repérer, nous cartographions l’offre disponible sur le territoire, les problématiques traitées et les types de prises en charge.
Au CPAS, et dans les associations, nous renforçons la possibilité d’accès à un psychologue avec une attention particulière aux groupes cibles vulnérables, par exemple en impliquant des experts ou des figures de liaison.
Six. Pour une commune qui favorise l’émancipation
- Nous voulons soutenir le Collectif Contraception Planning Familial en lui donnant des moyens adaptés.
- Renforcement du Service d’Assistance Policière aux Victimes et des associations qui accompagnent les personnes victimes de violences sexuelles
- Création de maisons d’accueil spécialisées et sécurisées réservées aux femmes victimes de violence conjugale et à leurs enfants.
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Nous avons la chance d’avoir un planning familial sur Seraing qui procure des consultations médicales (problèmes gynécologiques, urologiques, visites de contrôle, dépistage IST, contraception, IVG, consultations psychologiques, sociales, juridiques et sexologiques…) et travaille sur les thèmes de l’accessibilité des soins, l’autonomie affective, relationnelle et sexuelle des patients, la lutte contre les violences et les discriminations sexuelles.
A Seraing, il n’y a qu’un seul planning familial. Celui-ci est également sollicité par des communes voisines. Nous voulons un renforcement des moyens mis en place pour l’éducation sexuelle en milieu scolaire mais également auprès des associations de quartiers, souvent en lien avec des publics précarisés. Cela doit se faire aussi en écoutant les parents et les familles concernées. Ce planning doit être soutenu par les autorités communales.
Sept. Un plan dentaire pour Seraing.
- Nous demandons à la Ville de faire une cartographie des listes d’attente grandissantes chez les dentistes. Nous mettons à disposition l’information de savoir chez qui on peut s’adresser.
- Dans les hôpitaux publics de la région, nous organisons une offre de contrôle dentaire annuel par des dentistes conventionnés qui se tiennent au tarif mutualiste.
- Mise en place d’un plan de prévention dentaire dans les écoles, impliquant les dentistes de la commune.
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Une visite annuelle chez le dentiste pour un contrôle dentaire est plus que souhaitable. Plusieurs enquêtes fédérales de santé indiquent que ce contrôle est souvent omis. Environ 25 % des répondants avouent ne pas avoir consulté un dentiste l’année passée. Il ne faut pas chercher loin pour trouver une des raisons fondamentales à ce grave problème de santé : le prix augmente et il faut attendre plus longtemps un rendez-vous chez le dentiste.
Nous demandons à la ville de faire une cartographie des listes d’attente grandissantes chez les dentistes. Nous mettons à disposition l’information à qui l’on peut s’adresser pour une consultation. Dans les hôpitaux publics de la région, nous organisons une offre de contrôle dentaire annuel par des dentistes conventionnés qui se tiennent au tarif mutualiste. Nous mettons aussi sur pied une expérience novatrice en développant un suivi dentaire pour les enfants du primaire organisé directement dans les écoles.